Le secteur des télécommunications en Afrique est en pleine expansion, mais certaines multinationales pionnières souffrent, en raison d’un contrôle plus strict des gouvernements pour le secteur et la baisse des possibilités d’expansion vers d’autres régions du continent. Dans ce contexte, certaines entreprises locales comme Wari comptent prendre le relais et consolider le dynamisme du secteur.
En Afrique sub-saharienne, des compagnies telles que Vodafone Group Plc, Orange SA et Bharti Airtel Ltd., ou Millicom International Cellular SA peinent à progresser. Avec l’appétit grandissant de certaines entreprises africaines qui comptent bien en profiter en se servant de leur expertise locale et de la fibre patriotique, deux choix sont offerts aux grands opérateurs mobiles : doubler la mise ou faire marche arrière. Seule l’entreprise Orange parvient à suivre la cadence. Parmi ces compagnies qui opèrent un retrait partiel dans le continent, il y a Tigo (Millicom International Cellular SA), qui a cédé ses filiales à Wari au Sénégal et à Orange au Congo. India’s Airtel a aussi a cédé à ses filiales du Burkina et de la Sierra Leone à Orange début 2017. Voulant réduire les risques, Vodafone a transféré la majeure partie de ses actifs de Safaricom Ltd., basé à Nairobi et estimé à 3,6 milliards de dollars, à l’actionnaire majoritaire Sud-Africain de Vodafone Ltd. Ainsi, au Sénégal, le rachat de Tigo (marque du groupe Milicom basé au Luxembourg) par Wari, plateforme de services financiers, suscite beaucoup d’engouement et marque l’événement économique de l’année.
Beaucoup de sénégalais y voient un modèle de réussite et espèrent, en plus de la création d’emplois, un service de meilleure qualité. Expliquant les raisons du rachat de Tigo, le PDG Kabirou Mbodj a avoué qu’il manquait « un dernier maillon pour permettre à Wari d’initier cette inclusion financière, la connectivité pour que quel que soit l’endroit où on est, on puisse avoir accès aux services et aides incluses financièrement ou économiquement. Aujourd’hui, entre 27 000 points de vente au Sénégal et 18 500 emplois directs ont été créés par Wari. Toujours selon Mr Mbodj, entre 50 et 200 personnes viennent chaque jour, chercher de l’emploi via l’ouverture d’un point de vente. Wari se positionne comme le premier employeur au Sénégal, selon son PDG. Avec Tigo, l’ambition sera désormais de « connecter l’Afrique au reste du monde et créer une communauté Wari qui va permettre aux gens de bénéficier d’encore plus de services et d’être encore plus confortables dans leur vie au quotidien », estime le PDG fondateur. Panafricain convaincu, Mr Mbodj compte beaucoup sur les jeunes talents africains et ceux de la diaspora pour faire de Tigo et Wari, deux groupes distincts pour le moment, l’une des plus brillantes entreprises africaines et une fierté pour l’Afrique.
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