11Sep

Bien-être au travail. Où en sommes-nous en Afrique?

Depuis la vague de suicides de salariés en 2007 qui avait défrayé la chronique en France,  la qualité de vie au travail n’est plus un sujet anecdotique pour les états-majors. On en parlait peu, mais ces drames ont éclairé d’une vive lumière  la place du bien-être au travail en tant que facteur clé de motivation du travailleur. C’est, en effet, un secret de polichinelle, que rien d’extraordinaire ne peut être réalisé, quand le salarié évolue dans un cadre professionnel qui sape sa morale et le plonge dans un stress permettant. Certaines entreprises ont d’ailleurs bien compris cela. C’est la raison pour laquelle, des mécanismes sont mis  en place par les entreprises afin de favoriser le bien-être de leurs salariés. Celles africaines ne sont pas en reste. Cependant, force est de constater, pour s’en désoler que, la partie immergée de l’iceberg n’en demeure pas importante. La prise en compte de ce paramètre, au sein de nombreuses entreprises africaines, reste encore ineffective.

Un regain d’intérêt de la notion de bien-être au travail   pour l’OMS

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), consciente des enjeux du bien-être au travail en a donné une définition officielle.  Celle-ci le définit comme  » Un état d’esprit caractérisé par une harmonie satisfaisante entre d’un côté les aptitudes, les besoins et les aspirations du travailleur et de l’autre les contraintes et les possibilités du milieu de travail « . En des termes plus prosaïques,  Le  » bien-être au travail  » renvoie à l’ensemble des facteurs plus ou moins identifiables susceptibles d’influer sur la qualité de vie des employés sur le lieu de travail. Il en est ainsi de la sécurité et l’hygiène des locaux, de la protection de la santé des salariés, de  l’impact physique ou psychosocial des tâches effectuées, de l’ergonomie de l’espace de travail, etc. Selon David Mahé, administrateur de Syntec Conseil et président du cabinet conseil Stimulus, qui publie un observatoire du stress au travail, « il existe deux types de motivation, celle qui donne du sens à ce que l’on fait et celle qui est liée au devoir. L’engagement relève du sens et du plaisir ».  Malgré tout, en Afrique, de nombreuses entreprises peinent à s’imprégner de cette réalité. 

Une prise en compte théorique du bien-être au travail dans de nombreuses entreprises africaines

En Afrique, sur le plan formel, de nombreuses entreprises communiquent sur l’intérêt qu’elles portent au bien-être de leurs employés. Cependant,  à y regarder de plus près, on constate qu’il y’a un fossé entre la réalité et les déclarations d’intentions. L’évolution est plus de façade. Les entreprises africaines doivent alors  s’engager réellement dans des processus pour l’amélioration des conditions de vie au travail. Il s’agit en d’autres termes, de placer l’Humain au centre des valeurs de l’entreprise au grand bonheur de cette dernière et de ses collaborateurs.

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14Sep

Les priorités des recruteurs pour 2017 ?

HR – Dans l’édition 2017 du baromètre des DRH publiée par le cabinet Mercer, « le management des talents, leur développement et leur engagement » sont les principales priorités dans les activités RH. 57% des…

17Fév

La Responsabilité Sociale des Entreprises en Afrique

La Responsabilité Sociale des Entreprises en Afrique, a un enjeu stratégique et économique pour les entreprises. Par contre, le concept est encore mal connu de la part d’une grande majorité de dirigeants et de cadres d’entreprises du continent. Définie comme étant “la contribution des entreprises aux enjeux du développement durable et leur responsabilité vis-à-vis des impacts environnementaux et sociaux de leurs activités”, la RSE sous-tend la responsabilité d’une entreprise envers toutes ses parties prenantes.

Elle place donc la société au centre des interactions entre plusieurs groupes d’acteurs dont les besoins passent par les biens et services proposés par l’entreprise. Elle couvre plusieurs domaines pouvant aller des relations interpersonnelles et interculturelles aux défis environnementaux. En fonction de leurs intérêts, les entreprises, principalement les multinationales s’allient à des causes sociales. Il s’agit d’un double défi appelant à ne pas opposer intérêts capitalistes et engagement éthique. Qu’est-ce qui définit donc l’importance de la Responsabilité Sociale, notion émergente mais incontournable, dans les entreprises ?  

Une multitude de secteurs concernés par la Responsabilité Sociale des Entreprises en Afrique

  ​Dans un monde qui bouge, qui ne cesse d’innover, l’Afrique a son rôle à jouer, et son milieu des affaires aussi. En dehors d’être rentables, les entreprises africaines, comme celles du monde entier, sont appelées à être plus éthiques, mieux engagées et adaptés aux sociétés. Vu la spécificité des sociétés africaines, la RSE s’impose, avec le temps, comme une évidence, voire une opportunité chez les dirigeants d’entreprises. Elle se place au cœur de l’entreprise performance. Sur le continent, le principal défi auquel font face les entreprises, c’est la lutte contre l’économie informelle qui occupe près de 72% des emplois. Dans des domaines de l’industrie agroalimentaire et des télécommunication par exemple, les parties prenantes de plusieurs entreprises font partie de l’informel. C’est face à cela que les sociétés africaines, en partenariat avec les autorités publiques, cherchent à formaliser leurs chaînes de valeur.  

Une activité pas facile à mener

  ​L’Afrique n’est pas seulement la nouvelle frontière économique du monde, mais aussi le lieu de l’innovation sociale. Le continent a ainsi besoin de puiser de l’intelligence de ses jeunes, surtout de la diaspora, en vue de poser les bases d’une économie responsable. À l’échelle continentale, un des défis des entreprises reste l’électrification de l’Afrique pour accroître l’interdépendance et l’interconnexion.

L’objectif est d’inscrire les sociétés africaines dans une dynamique liée au développement durable. Aussi l’accompagnement des petites entreprises et autres groupements ruraux en matière d’agriculture et de transformation agro-alimentaire devrait offrir un relais de croissance à tous les africains. L’ouverture continentale de la RSE des entreprises ne pourrait que favoriser le développement humain sur le continent, à travers une plus grande paix et une plus grande stabilité. Si la rentabilité des affaires d’une entreprise ne concerne pas la RSE, celle des politiques publiques peut fortement s’y appuyer.  

Encore peu connue sur le continent africain, que ce soit des autorités publiques ou des dirigeants d’entreprise, beaucoup d’entreprises gagneraient à mettre en place des politiques de RSE aux normes internationales. D’une façon générale, il règne en Afrique plus une culture de mécénat qu’une culture de la RSE. Cependant, dresser un état des lieux précis de la Responsabilité Sociale des Entreprises en Afrique reste une priorité, tant pour redorer l’image de l’économie de marché sur le continent que pour aider les pouvoirs publics à atteindre les Objectifs de Développement Durable demeure néanmoins aujourd’hui difficile, en partie car l’appréhension du concept sur le continent est récente et que nombre d’entreprises africaines mettent en place des démarches RSE sans les formaliser comme telles.