18Oct

                                                                   

Sankara Day – Dès que son nom est évoqué, un pincement au cœur, un sentiment de colère et d’injustice, un envie de révolte ou une fierté d’être africain s’empare des cœurs. Avec son assassinat le 15 octobre 1987 à Ouagadougou au Burkina Faso, l’Afrique et le monde entier se souviennent, avec douleur, de cette légende africaine anti-impérialiste, panafricaniste et tiers-mondiste voltaïque, puis burkinabè, chef de l’État de l’ancienne  République de Haute-Volta qui disait :

« L’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte ne mérite

pas que l’on s’apitoie sur son sort. Cet esclave répondra seul de son malheur s’il se

fait des illusions sur la condescendance suspecte d’un maître qui prétend

l’affranchir. Seule la lutte libère… »

Aujourd’hui, Thomas Sankara aurait eu 68 ans. Avec son courage, sa dignité et son amour pour l’Afrique et ses peuples, la jeunesse du continent aurait eu à ses côtés l’icône et le repère vers lequel se tourner, s’inspirer pour offrir à l’Afrique un visage certainement différent de l’actuelle, totalement déconnectée de ses leaders. Des hommes comme lui, sont rares et ont marqué leur époque et ainsi que toutes les générations futures, au même titre que Lumumba, Mandela et quelques rares autres. Sa vision pour l’Afrique, son courage et sa lucidité l’ont porté loin, dans une aventure dont le dénouement dramatique est considéré à la fois comme une trahison et un gâchis pour l’Afrique. En effet, c’est au moment où le continent avait le plus besoin de guides comme Thomas Sankara qu’advint ce 15 octobre 1987. Cette date ou l’accomplissement d’un ignoble complot pour assassiner lâchement et sauvagement un homme et douze autres, a terriblement secoué l’Afrique et même le Monde jusqu’à nos jours. 30 ans après, la jeunesse africaine se souvient de lui, le cœur lourd parce que ses lâches commanditaires et meurtriers courent toujours, mais avec fierté parce que Thomas Sankara vit dans les cœurs comme un rappel que « Seule la lutte libère ». Aujourd’hui, cette parole de Thomas Sankara qui clôt la célèbre citation sur l’importance de se battre et « d’assumer sa révolte » attend toujours d’être « exécutée », non pas par les armes, mais par des initiatives de fédération des énergies entre populations africaines.

Elles doivent oser affronter les politiques de « dissuasion », fixer des bases solides de développement dans le continent et faire fleurir le génie africain à travers l’innovation. Ce 15 octobre, l’on célèbre le Sankara Day. Chaque jour est un 15 octobre dès lors que l’on pense à Thomas Sankara. Ce jour qui n’aurait jamais dû arriver, peut pourtant (être arrivé) pour une bonne raison: rappeler à l’Afrique cet espoir que seuls la lutte, le courage, la fierté et la dignité peuvent RESTAURER (oui l’Afrique a toujours été belle) son image et lui permettre de se « libérer ».   Aujourd’hui, beaucoup d’entre ces hommes qui dirigent l’Afrique (ou désignés pour diriger l’Afrique) sont de la génération de l’illustre Thomas Sankara. L’Afrique espère qu’ils oseront enfin un jour, franchir ce cap de « briser les chaînes » pacifiquement et de porter l’Afrique plus loin dans une lutte pour le développement non dictée et une dignité totalement retrouvée.