L’Afrique a réussi en quelques années, à suivre le rythme de la mondialisation grâce à une meilleure ouverture au reste du monde. Pour beaucoup d’acteurs économiques, le cœur de la mondialisation se trouve en Afrique. Ainsi, le marché du recrutement en Afrique est très actif dans de nombreux secteurs : télécoms, agroalimentaire, BTP, tourisme, services etc. Conséquence de ce dynamisme, l’urgence de trouver de nouvelles compétences, autant de techniques que managériales. Face à la pénurie de compétences, le continent mise, notamment, sur le retour des membres de la diaspora.
Dans le marché du recrutement, l’intérêt pour les cadres locaux se heurte à l’ambition des cadres de la diaspora de retourner en Afrique et participer à son développement. L’apport des cadres locaux et de ceux de la diaspora est très important, avec une meilleure connaissance du pays et des populations. Et dans le processus de recrutement, l’accent est mis sur le projet de vie des candidats : ils doivent être prêts à s’installer en Afrique dans la durée. Aujourd’hui, la perception du secteur de l’emploi africain par la diaspora a nettement évolué. Beaucoup de cadres africains formés et/ou travaillant hors du continent sont aujourd’hui prêts à rentrer au pays. Une enquête réalisée par le capital investisseur panafricain Jacana Partners en décembre 2012 montre que 70 % des étudiants africains qui préparent un MBA dans les meilleures écoles européennes ou américaines souhaitent rentrer au pays une fois leur diplôme en poche. Ce « retour aux sources » est envisagé avec beaucoup d’espoir : Une carrière plus rapide, des responsabilités accumulées, une véritable reconnaissance de leurs compétences et un meilleur pouvoir d’achat. Mais pour les professionnels du recrutement, comme Chams Diagne, PDG de talent2Africa,, « l’essentiel, c’est d’avoir une étiquette africaine ». (Jeune Afrique)
L’ancien Directeur de Viadeo Afrique a vite décelé « une méconnaissance du marché mais aussi pas mal d’incertitude ». Pour talent2africa, qui cible plusieurs secteurs importants comme celui de l’énergie, des Hi Tech, de la communication et des médias, des Télécoms, de la banque, des finances etc., l’idée est donc débloquer les meilleures opportunités et « favoriser la mise en relation des employeurs avec les candidats à travers la plateforme ». Beaucoup de secteurs ont besoin de compétences que sauraient apporter les cadres de la diaspora, comme par exemple l’agroalimentaire, où la demande est tout particulièrement forte pour des candidats spécialisés en vente et marketing. Selon Fanta Traoré, consultante senior à la division Africa de Robert Walters, « Les profils de DRH sont parmi les plus difficiles à trouver. Ils doivent bien connaître les populations et il existe peu de formations en Afrique sur le sujet». Le système éducatif, prévu au départ pour répondre aux exigences de la fonction publique, ne s’est pas adapté. Même si les cadres locaux comptent prendre le relais, il y a urgence, selon le Président d’Africsearch, spécialiste du recrutement, « L’expertise de la diaspora ne suffira pas à combler tous les besoins ».
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