Projets – Pour de nombreux africains candidats à l’immigration, l’Italie est traditionnellement une des principales destinations. Mais le pays, à l’image de l’Europe, subit les foudres de la décroissance mondiale, l’obligeant à chercher des solutions au problème de l’emploi, qui touche d’abord et profondément les immigrés.
Des initiatives sont lancées pour tenter de résoudre la crise migratoire en Italie. Selon l’AFP, le pays « expérimente le partenariat public-privé en se tournant vers les entrepreneurs de la diaspora africaine afin qu’ils créent des emplois dans leurs pays d’origine ». Dans l’article publié par l’agence française, l’on cite Marco Santori, président de la Fondation Etimos, consortium financier établi en Italie, qui collecte de l’argent pour investir dans des pays en voie de développement : « Les ressources de la diaspora africaine sont largement sous-estimées » Financée par le ministère italien des Affaires étrangères, la Fondation Etimos « s’adresse aux entrepreneurs d’origine africaine installés en Italie et qui envisagent de créer une entreprise (ou d’en développer une qui existe déjà) dans leur pays d’origine », renseigne-t-on. Pour le lancement du nouveau programme dénommé « Migraventure » et porté par la Fondation Etimos et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), des initiatives pour l’Afrique par des membres de la diaspora ont été soutenues.
C’est le cas de Noubi, un étudiant en 6e année de médecine à Florence. Son projet d’entreprise aquacole qu’il compte lancer en janvier 2018 au Cameroun est l’un des dix premiers à avoir été retenus par Migraventure. Ce jeune de 31 ans est convaincu que la solution pour l’Afrique, c’est l’emploi et le développement économique. « C’est un projet qui croit aux Africains qui croient en l’Afrique. Grâce au programme, j’ai pu réduire le niveau de mon apport personnel dans le projet et ainsi limiter les risques », déclare-t-il à l’AFP.
Le programme a aussi décidé d’appuyer Cheikh Diop, un sénégalais qui souhaite créer une entreprise d’agriculture biologique dans son village natal, après avoir mis sur pied une coopérative qui produit des yaourts bio à Rome. D’autres projets ont aussi trouvé un financement grâce au programme « Migraventure » de la fondation Etimos, comme l’ouverture d’une crèche à Lagos, initiée par Ajibola Olwakemi Victoria du Nigéria, ou une école des métiers de l’audiovisuel à Douala par Pierre Sonna du Cameroun et bien d’autres. Une dizaine de projets (dont six au Cameroun) ont été retenus et leur financement validé, sur une centaine de projets ayant répondu à un premier appel à candidatures du programme Migraventure. Davide Libralesso, responsable des relations internationales à la Fondation Etimos, donne plus de détails : « Ils recevront chacun une aide publique maximale de 30.000 euros pour un investissement moyen qui jusqu’ici atteint 57.000 euros par projet » Le vice-ministre italien des Affaires étrangères Mario Giro soutient en clôture de l’évènement que ce modèle d’appui aux projets est « politiquement plus viable, mieux adapté et le seul qu’on puisse proposer à l’Afrique » Il a aussi affirmé dans les colonnes de l’AFP que l’Italie était le 1er investisseur européen en Afrique, avec 11,6 milliards d’euros en 2016.