02Mar

Il arrive souvent que l’on soit confronté, lors d’un entretien d’embauche, à des questions difficiles dont les réponses ne sont pas toujours évidentes, ou encore qu’on ai du mal à présenter son projet professionnelle. Dans ces genres de situation, est-il permis de mentir ? Peut-on, par exemple, dire que l’on s’est quitté en bons termes avec son ancien employeur alors que c’est tout à fait le contraire ? En tout état de cause, aucune réponse ne doit être donnée sur un coup de tête au risque d’anéantir vos chances de décrocher votre job. Mais comment s’y prendre alors ? Nos conseils dans les prochaines lignes.

 

Peut-on mentir lors d’un entretien de recrutement pour déjouer une question piège ?

 

De prime abord, il faut retenir que quelque difficile que puisse être la question à laquelle vous êtes confronté, le recours au mensonge n’est ni souhaitable, ni recommandé lors d’un entretien d’embauche. Tout au plus, le seul mensonge que les recruteurs peuvent tolérer est le mensonge par omission. Cela se comprend d’ailleurs dans la mesure où le recrutement est avant tout une vente. En ce sens tout vendeur a le droit et le devoir de présenter son produit sous son meilleur angle.   Il est donc inutile et stupide de lister tous ses défauts, de dévoiler son projet professionnel s’il va à l’encontre de l’entreprise. C`est du moins l`avis de Patrice Ras, expert et auteur du « Grand livre de l’entretien d’embauche » paru chez Studyrama.

 

Comment parler de son ancien poste si cela s’est mal passé ?

 

La règle en la matière, c’est qu’il faut absolument éviter de dire du mal de son ancien patron. Il faut garder à l’esprit qu’il est de bon ton de ne pas « casser » son ancien employeur, enseigne Patrice Ras. Et l’expert d’ajouter, « Néanmoins, si le recruteur souhaite avoir des précisions sur les raisons du départ d’un candidat, celui-ci peut l’évoquer sans aller trop loin, ni mettre trop de pathos : partir dans une diatribe enflammée contre son ex-employeur est souvent du plus mauvais effet« .  En tant que candidat, vous devez toutefois retenir que les recruteurs ne sont pas naïfs. Ils sont parfaitement bien au fait du monde de l`entreprise et notamment du comportement peu catholique de certains managers qui font dans la pression, l’injustice, le harcèlement. Vous pouvez alors expliquer une relation professionnelle qui s’est mal terminée, mais avec mesure et délicatesse, car tout sentiment de haine dans vos propos peut être mal perçu par le recruteur.

 

Comment expliquer une longue période sans emploi à son recruteur ?

 

Cette question aussi est aussi, dans une certaine mesure, très délicate. Pour l’éviter certains candidats n’hésitent pas à dissimuler leurs périodes d’inactivité sur leur CV en trafiquant les dates. Cette option n’est pas recommandée car, l’entreprise auprès de laquelle vous postulez risque fort de le remarquer et vous passeriez pour une personne malhonnête. En lieu et place d’une telle démarche préférez dire clairement à votre recruteur pour pourquoi vous n’avez pas été retenu lors de vos précédents entretiens. Mettez en exergue les démarches que vous avez effectuées et combien vous êtes motivé. Cela sera perçu positivement par votre interlocuteur. Ainsi, selon Patrice Ras, expert RH, l’entretien d’embauche est justement le moment idéal pour faire toute la lumière sur ces périodes d’inactivité et tourner la question à votre avantage en montrant que vous restez actif et positif face aux difficultés. Des qualités humaines appréciées des recruteurs.

 

Évitez les réponses fermes et définitives… 

 

A la question de savoir quel est leur projet professionnel, nombreux sont les candidats font fausses routes, car croyant qu’il est attendu d’eux, une réponse ferme et définitive du style  » Je serai directeur général.  » Bien au contraire, ce qui importe pour le recruteur est le parcours que projette le candidat. Ce dernier doit savoir argumenter en déclinant les grands points de son projet professionnel et essayer de dater ses objectifs.  Le candidat doit faire en sorte de construire l’historique des grandes étapes de sa carrière. En toute logique, la solution se dessinera d’elle-même. Ainsi, tâchez de montrer, comment, où, quoi et quand comptez-vous réaliser vos objectifs professionnels. Vous devez absolument vous justifier, car un vœux pieu n’est pas ce qui est attendu de vous.

 

Montrez-vous cohérent …

 

Lorsque vous présentez votre projet professionnel à un recruteur, il est toujours important d’être cohérent et réaliste. La réponse que vous donnerez doit constituer l’aboutissement d’un plan de carrière censé apparaître détaillé à moyen terme. Votre réponse doit être le résultat d’une démonstration mûrement réfléchie. Il est donc recommandé d’éviter les réponses elliptiques du genre :  » Il m’est difficile de me projeter dans l’avenir, il est tellement incertain que je risquerais de vous fournir une réponse erronée. “ Cette réponse que vous considérez surement comme une grande sagesse sera vue comme une fuite en avant par votre votre interlocuteur qui ne sera pas du tout satisfait.

 

Ne confondez pas ambition et prétention… 

 

Il est clair qu’un recruteur appréciera toujours positivement un candidat ambitieux, mais attention à ne peut trop en faire ou à confondre ambition et prétention. L’ambition doit être réaliste. Vous devez garder les pieds sur terre pour montrer au recruteur que vous êtes capable de vous élever vers de nouveaux horizons. Autrement dit, on appréciera que vous teniez compte de vos envies et passions, mais aussi de l’état du marché professionnel lors de la présentation de votre projet de carrière.  Quoi qu’il en soit, vous devez gardez en tête que la question de votre projet professionnel constitue l’occasion rêvée, pour votre recruteur, de vous tester sur le terrain de la projection dans l’avenir. Évitez les débordements mégalos, en même que les objectifs étriqués. Bref, vous devez avoir de l’ambition sans trop en faire. Encore une fois, montrez vous lucide, c’est le moment ou jamais.