02Avr

Tel un phœnix qui renaît constamment de ses cendres, le débat sur les causes de la marginalisation de l’Afrique et de son incompétence à tirer son épingle du jeu dans le commerce mondial se pose, de plus en plus,  avec acuité. Les explications fournies par la banque mondiale et le FMI pointent généralement un doigt accusateur sur l’Afrique qui,  du fait de son manque d’intégration dans l’économie néolibérale, aurait du mal à peser sur la balance du commerce mondial. Même si les clichés ont la vie dure, force est de reconnaître que cette vision est à la fois  simpliste et réductrice. Elle s’éloigne de la réalité.

En effet, même si on peut admettre que la valeur du commerce africain représente environ 2% du commerce mondial, il n’en demeure pas moins vrai que le continent africain est la région ayant la plus grande ouverture sur le monde. Pour s’en convaincre, il suffit de jeter un coup d’œil sur les chiffres du Cnuced (Conférence des Nations Unies pour le Commerce Et le Développement).

Selon cette organisation, le commerce total de l’Afrique (exportations et importations confondues), représentait 50,4 %  du Produit Intérieur Brut (PIB) du continent en 2000/2001 comparé à un ratio de 45% en 1980/1981. En des termes moins techniques et beaucoup plus simples, cela veut dire tout simplement qu’en 2001, plus de la moitié de la formation du revenu national africain était liée aux échanges avec le reste du monde.  Mieux encore, une étude comparative permet de se rendre compte que la moyenne mondiale tourne autour de 16%. Pour l’Europe et les Etats-Unis, les ratios sont estimés respectivement à 12, 8% et 13, 2%.

De tels constats démontrent à suffisance que la part faible de l’Afrique dans le commerce mondial.

Elle ne saurait être le fruit d’un manque d’intégration du continent dans l’économie néo libérale.  En vérité, c’est plutôt une intégration excessive qui cause une marginalisation de l’Afrique, faisant du continent la principale victime de la mondialisation néolibérale.

En conséquence, une approche beaucoup  plus réaliste voudrait que le paradigme d’intégration de l’Afrique à l’économie mondiale soit repensé afin que le continent puisse tirer son épingle  jeu dans une mondialisation sauvage, fille de l’économie néolibérale.

L’Afrique encore plus que jamais attractif 

Ces chiffres assez révélateurs de la Cnuced (Conférence des Nations Unies pour le Commerce Et le Développement), ne sont pas sans montrer au grand jour,  tout le potentiel du continent africain comme en témoigne son attractivité de plus en plus grandissante. Aujourd’hui, de nombreux investisseurs envahissent le marché africain afin de bénéficier de la forte rentabilité de divers secteurs jusqu’ici peu ou pas du tout explorés. Autant dire tout simplement  que l’ouverture de l’Afrique sur le monde n’est plus une idée à discuter, mais un constat à faire.

Abdoulaye Fall