Deux déclarations simples, mais pleines de sens. L’observation faite par le Président américain Donald Trump sur les opportunités qu’offre l’Afrique à ses « amis » devrait mettre la puce à l’oreille (c’est peut-être déjà fait) à tous les investisseurs, mais SURTOUT ceux africains.
Au cours de ce déjeuner (mi-septembre 2017), en marge de l’Assemblée générale des Nations unies à New York, Donald Trump a avoué à ses pairs Présidents africains (dont Jacob Zuma de l’Afrique du Sud et Muhammadu Buhari du Nigéria, deux superpuissances d’Afrique) que l’Afrique est là où se rendent nombre de ses amis pour « devenir riches », sans oublier de les en féliciter. « L’Afrique a un potentiel commercial énorme », a ainsi déclaré le milliardaire. La suite de cette déclaration a créé un tollé médiatique. Mais c’est juste un constat véridique fait par un président spontané, bien informé, qui dit les choses comme il les voit et les sent et qui semble se satisfaire du fait que l’Afrique soit la « vache à lait » de ses « amis ». « J’ai plein d’amis qui vont dans vos pays pour essayer de devenir riches. Je vous félicite, ils dépensent beaucoup d’argent », avait ajouté Donald Trump. Ces mots ont fait ressortir un problème entier : la place et la chance de l’entrepreneur/investisseur africain dans le marché africain.
Du coup, une série de questionnements légitimes peut être posée: Pourquoi « presque exclusivement » les « amis » de Trump, hier, aujourd’hui et demain (si l’éveil n’est pas activé et la classe politique encore plus courageuse), se taillent la part du lion dans l’eldorado économique africain ? Pourquoi l’investisseur africain doit-il être au bas de l’échelle dans les instances de décision ? Pourquoi ne parvient-il presque pas à profiter des ressources plus que les « amis » de Trump ? Pour combien de temps encore l’Afrique va-t-elle être le serveur dans son propre restaurant et payer la note du client ?
Pourquoi c’est plus facile pour les « amis de Trump » que les braves entrepreneurs du continent ? Plein d’autres “pourquoi” pourraient suivre, mais l’enseignement principal à tirer de cette déclaration que l’on peut aimer ou détester, est qu’elle doit faire “tilt” dans la tête des investisseurs et intellectuels du continent et de sa diaspora. Voyons le verre à moitié rempli! Cela devrait plutôt les encourager à apporter plus d’énergie, de ressources et de « trust » au continent. C’est cela le vrai challenge : devenir de vrais leaders influents, pas des « suiveurs ». Cela passe par plus d’entreprenariat, d’innovation et de solidarité interafricaine. Pour terminer, Donald Trump a même indiqué le chemin : « Pour les entreprises américaines, c’est vraiment devenu un endroit où elles doivent aller – et elles veulent y aller », déclare-t-il. Ainsi, « l’american dream » est en part réalisée en Afrique! Si c’est donc faisable pour les « amis » de Trump, pourquoi pas vous, férus de l’Afrique et professionnels africains du monde entier ? Pourquoi pas l’African dream?
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