03Mai

Ceux qui s’intéressent un tant soit peu aux services financiers en Afrique ne peuvent  ignorer la bancarisation, de plus en plus, grandissante de celle-ci. En effet, s’en tenant aux données  de Global Findex, dans l’ensemble des pays en développement, 54 % des adultes possèdent actuellement un compte, soit une hausse de 13 points par rapport à 2011.  Les ouvertures de comptes auprès de banques ou d’autres établissements financiers deviennent courantes. Cette avancée entre en droite ligne avec l’objectif ambitieux de la Banque Mondiale qui est de  garantir l’accès universel aux services financiers formels d’ici 2020. Il s’agit, en d’autres termes, de favoriser l’inclusion financière dont l’impact sur la croissance n’est plus à démontrer. A l’heure actuelle,  700 millions de personnes disposent d’un compte bancaire. D’aucuns estiment même que l’exemple de l’Afrique subsaharienne, en la matière, est à suivre.

L’inclusion financière,  socle d’une Afrique émergente

Au-delà d’un simple besoin de modernité, l’inclusion financière est indispensable au développement des économies africaines,  très souvent informelles. La Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) semble bien en être consciente. L’importance de l’accès aux services financiers pour le développement des pays de la sous-région reste ainsi une de ses priorités.

Selon son directeur national Togo, Kossi Ténou, la Banque a mis sur pied une stratégie régionale pour le renforcement de l’inclusion financière au sein de ses Etats membres. «Nous mettons en place toute une panoplie d’actions pour renforcer l’inclusion financière et faire en sorte que les produits et services soient accessibles au plus grand nombre à un coût abordable», a déclaré le responsable.

«Nous avons constaté que le taux de croissance était plus élevé et celui du chômage plus faible», a ajouté le directeur pays de la BCEAO. C’est dans ce sens que l’institution financière sous-régionale a lancé plusieurs initiatives pour promouvoir l’inclusion financière dans l’espace de L’union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).

Si le nombre de personne utilisant les services financiers, en Afrique,  a considérablement augmenté, l’utilisation des technologies de téléphonie mobile y est pour quelque chose. Avec l’essor des services de transactions par mobile et l’augmentation du nombre d’agents bancaires qui contactent la clientèle rurale au moyen d’un portable, le taux de détention d’un compte en Afrique subsaharienne  a été multiplié par trois. Globalement, dans la région, 12 % des adultes disposent aujourd’hui d’un compte bancaire « mobile». C’est une proportion quatre fois supérieure à la moyenne mondiale. Autant dire tout simplement que le continent a fait un saut dans la modernité.

Abdoulaye FALL