22Août

Pour de nombreux professionnels africains vivant en Europe, le retour est un projet bien présent dans les esprits. L’Afrique est entrain de vivre sa révolution économique et pour y participer, les africains expatriés envisagent de plus en plus à aller travailler sur le continent.

Cependant, face à un tel projet, les « futurs repats » ressentent des inquiétudes. Après avoir vécu des années à l’étranger, l’on se déconnecte de plus en plus d’avec les réalités du continent. L’expérience et les capacités engrangées à l’étranger, même si elles peuvent profiter aux entreprises africaines, doivent être nivelées et réadaptées aux contextes locaux. Il faut donc beaucoup tenir en compte du fait que pour travailler et (re)vivre en Afrique, il faudra être prêt mentalement et intellectuellement, c’est-à-dire être prêt à se réadapter, à accepter certaines réalités, à convertir son expertise et sa méthodologie selon le modèle africain (oui ça existe !) tout en restant exigeant, à accepter le changement d’environnement. Il faudra aussi beaucoup s’informer sur les réalités du terrain pour avoir une meilleure visibilité sur les conditions de vie : les villes où il fait bon vivre, les opportunités professionnelles, la nature des  infrastructures, le coût de la vie (transports, loyer, nourriture, santé, loisirs, etc.) Tous ces paramètres sont source de nombreux questionnements et inquiétudes de la part des candidats au retour, dont le principal souhait est de valoriser leurs expériences acquises à l’étranger afin de développer plus rapidement leurs carrières et pour ceux qui retournent dans leurs pays d’origine, profiter de la famille en particulier des parents qui prennent de l’âge.

Avant d’envisager une nouvelle vie en Afrique, les futurs « repats » doivent avoir une idée plus claire sur leurs futurs revenus, qu’il s’agisse de salaire ou le fruit d’un projet entrepreneurial et comparer ces revenus par rapport au niveau de vie réel. Beaucoup oublient que l’Afrique s’urbanise à grande vitesse et certaines villes vivent au rythme de celles de l’occident. Par exemple, le prix du loyer dans certaines villes d’Afrique est proche des standards européennes, idem pour la nourriture ou le transport. Par exemple, en Afrique de l’Ouest, il faudra pour le « repat » entre 1200 et 1500 euros de salaire mensuel minimum pour vivre avec le minimum de confort : logement décent dans un quartier d’affaires ou bien structuré, transport, accès aux bons soins de santé, nourriture, eau électricité, éducation des enfants, loisirs etc. Avec un revenu au-delà de cette fourchette, on peut envisager épargner pour de plus grands projets ou une pratique de plus en plus courante étant donné que les assurances chômages sont quasi inexistantes, développer en parallèle de son job corporate, une petite activité qui peut aider à assurer ses arrières. Il est aussi important d’aligner ses prétentions salariales selon les standards locaux tout en étant conscient de sa valeur ajoutée, car avec l’expertise de plus en plus appréciée des cadres locaux, les entreprises proposent de moins en moins de privilèges aux étrangers ou talents de la diaspora désirant travailler en Afrique. Ce sont en général des salaires dont la valeur est bien en dessous par rapport aux responsabilités (importantes) du poste proposé, mais suffisants pour bien vivre et profiter de plus d’expérience professionnelle. Il faudra donc rester flexible car selon son expertise il est clairement possible de négocier des packages locaux ++ qui se situent entre les packages d’expats et les salaires locaux.

Pour les entrepreneurs qui ont « le business dans l’âme », l’Afrique est aussi un terrain propice, où tout est à faire. Nombreuses sont les niches d’investissement prometteuses qui peuvent générer des profits inespérés, pour ceux qui reviennent pour investir : agribusiness, energy, services, immobilier etc. L’image parfois stéréotypée de l’Afrique (à gommer certainement), le manque de visibilité sur les opportunités professionnelles, l’oubli des réalités sur le terrain, le voile sur les bonnes perspectives  économiques et certaines questions liées aux instabilités politiques et sécuritaires, sont les principales raisons qui font que certains professionnels de la diaspora hésitent encore à retourner sur le continent. Tout compte fait, retourner chez soi pour travailler et se développer ne peut-être qu’une ambition noble dont le succès est bien possible, réalisable et positif pour le continent. Il faudra juste, bien se préparer, oser libérer créativité, talent, esprit aventurier, fierté de ses origines et amour pour le continent pour que cela devienne réalité. Pour les plus hésitants, Talent2Africa a co-créé en partenariat avec Jokkolabs le Hub d’innovation présent dans 12 pays en Afrique, un programme d’immersion en Afrique qui consiste à permettre à ceux qui veulent faire un test avant de se lancer dans l’aventure africaine, d’aller effectuer une mission de quelques semaines ou quelques mois dans des entreprises africaines qui cherchent des intervenants sur des problématiques précises. Ce programme sera lancé officiellement dans le courant du 4ème trimestre 2017. Pour en savoir plus n’hésitez pas à vous inscrire sur Talent2Africa.com afin de découvrir en avant première ce programme qui devrait en intéresser plus d’un.

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