27Mar

S’il y’a un concept qui a fini par s’imposer dans le jargon des décideurs africains, ces dernières années,  c’est bien celui d’émergence. Depuis la fin des années 2000, telle une rengaine, ce terme est utilisé à hue et à dia, dans tous les discours économiques et politiques en Afrique.

D’ailleurs, sur les 54 pays africains, 37 ont mis en place un plan visant à se hisser au rang d’émergent. L’appellation de «pays en voie de développement»  cède ainsi, de plus en plus, sa place à celle de pays engagé dans la voie de l’émergence, c’est à dire de pays «distingué» comme réalisant des efforts remarquables vers le chemin qui rapproche des pays dits développés. Mais tout compte fait,  s’agit-il d’un simple vœu pieu, d’une simple clause style ou d’un objectif réalisable ?

 S’en tenant à l’étude récente réalisée par l’Observatoire pour l’émergence en Afrique (OBEMA), un think tank d’experts africains, on peut admettre, sans risque d’erreur, une réelle émergence de certaines économies africaines. L’OBEMA, dans la  première édition de son « index de l’émergence en Afrique » a opté pour une catégorisation des pays africains selon une approche méthodologique tenant compte des réalités du continent.

Ainsi, sur la base de scores allant de 0 à 100, « l’index de l’émergence en Afrique 2017 » établit une classification  des pays africains en les qualifiant « d’émergent », de « seuil », de « potentiel », ou « autre ». Sont donc qualifiés de pays « émergents », ceux qui sont engagés dans un processus de transformation économique soutenue dans un contexte socio-politique inclusif et institutionnel stable, susceptible d’en assurer la soutenabilité. On y retrouve onze pays africains avec à leur tête,  Maurice (1er), l’Afrique du Sud (2ème), et les Seychelles (3ème). S’en suivront respectivement, le Botswana, le Cap-Vert, le Rwanda, le Ghana, la Tunisie, la Namibie, le Maroc, le Sao Tomé-et-Principe. Cette étude objective et réaliste, s’éloigne ainsi des tableaux sombres de l’Afrique  souvent dessinés çà et là sur la base de simples perceptions.

Des ressources humaines qualifiées,  socle de l’émergence africaine

Sur quel compte, faut-il mettre ce regain d’émergence noté dans de nombreuses économies africaines ? Cette question conduit à s’intéresser aux ressources humaines dont regorge le continent. Ces dernières ont été les principaux leviers  sur lesquels se sont appuyé le secteur privé et le secteur public africain afin de donner vie à leurs visions. Cela n’a d’ailleurs rien d’étonnant, car la question de la qualification des ressources humaines en Afrique est devenu un enjeu de taille pour les gouvernants qui sont conscients de l’impact de la formation dans le processus d’émergence. Il apparait alors clair que la recherche de ressources humaines qualifiées sur le continent africain  devient, plus que jamais, possible pour les investisseurs et ce, dans les divers secteurs d’activité.

Abdoulaye FALL