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Avec une croissance soutenue du rôle de la contribution des entreprises, tant privées que publiques, dans l’économie africaine, le retour de la diaspora ayant bénéficié d’une expérience à l’international permet un partage de pratiques et de connaissances, aspect important du concept de la mondialisation. Aujourd’hui, les migrations, surtout dans le sens du retour, jouent un rôle non négligeable dans le façonnage des forces de travail qualifiées en Afrique. L’importance de la mobilité tient à sa contribution à la création et à la diffusion du savoir. Non seulement elle aide à la production et à la diffusion du savoir mais elle est un mode important de transmission du savoir tacite. Sous quel prisme les entreprises africaines peuvent user des talents de la diaspora afin de créer une nouvelle dynamique économique africaine ?  

Accepter qu’un groupe apprenne à partir d’un seul individu

​Le savoir tacite, non transmissible à travers des documents, rapports ou toute autre forme de communication connue en dehors de la cohabitation, est un apport de chaque agent à son entreprise. En fonction d’un vécu et d’un ensemble d’aptitudes acquises, les individus apportent au même milieu social (car l’entreprise est avant tout un lieu de socialisation), à travers la proximité physique, une partie d’eux-même dont bénéficient les entreprises. Une des principales différences entre différentes entreprises demeure au niveau des ressources humaines.

En tant que groupe social, l’entreprise gagne ainsi beaucoup à recruter des salariés capables de leur apporter une plus value humaine, en plus de celle technique. C’est ce que font très souvent les talents de la diaspora qui représentent, la plupart du temps, un flux de travailleurs hautement qualifiés. Cependant, en arrivant dans une entreprise, elles vendent des qualités humaines tout autant que des compétences techniques.  Ainsi, en plus des incitations économiques, ces talents cherchent aussi des conditions infrastructurelles  pouvant les motiver à participer à votre espace de rencontres et d’échanges sociaux. 

Une adaptation mutuelle entre salariés

​Une fois dans un autre pays, les travailleurs diffusent leur savoir. Sur leur lieu de travail, ils le diffusent à leurs collègues, en particulier à ceux avec lesquels ils sont en contact étroit. Les individus et organisations géographiquement proches bénéficient des retombées de ce savoir et peuvent contribuer à l’émergence de concentrations locales d’activité. La mobilité peut aussi  aider à relier les entreprises nationales au savoir étranger et à stimuler les retombées de la gestion étrangère sur les unités locales des ressources humaines et de l’ensemble de l’environnement économique. Parallèlement, l’expérience à l’étranger doit permettre un afflux de connaissances techniques.

Le retour en Afrique de talents de la diaspora peut également être bénéfique pour la création et la diffusion de savoir dans le pays de retour en encourageant le développement de compétences. De plus, lorsque des individus qualifiés émigrent vers des pays dont l’activité économique est plus dense, ils peuvent en faire bénéficier leur pays d’origine en produisant des connaissances « supérieures » à celles qu’ils produisaient chez eux.  L’expérience à l’étranger permet ainsi d’accumuler plus vite du capital humain et d’améliorer leur productivité, augmentant ainsi les flux potentiels de retour de savoir. Ils peuvent accroître le stock global de connaissances.